Les autorités russes financent un centre de recherche et d'innovation aux portes de Moscou. La France en est un partenaire important.
Des architectes français participent au projet Skolkovo, en cours de construction. © Centre de recherche de Skolkovo
À quelques encablures de Moscou, un gigantesque chantier est en cours : le centre de recherche de Skolkovo. Même si les bâtiments sont en construction et doivent être livrés entre fin 2012 et 2014, les projets sont déjà lancés. "Plus de deux cents millions de dollars ont été alloués par l'État russe et seront distribués progressivement au cours des cinq prochaines années", nous confie Katia Gaika, vice-présidente du centre, en charge des projets "Technologies de l'information". Plus qu'une Silicon Valley, le centre de Skolkovo veut soutenir les initiatives, un peu à la manière d'un incubateur de start-up à très grande échelle.
"Nous voulons créer une communauté de créateurs, il n'y avait aucun autre écosystème en Russie avant Skolkovo", poursuit Katia Gaika. "Nous avons de nombreux projets, beaucoup d'argent est en jeu", ajoute-t-elle, très fière d'annoncer la tenue du G8 à Skolkovo en 2014. "M. Medvedev, lorsqu'il était président, a donné des instructions pour que les bâtiments essentiels soient prêts pour le G8", précise la jeune responsable. Mais cette tutelle du pouvoir russe n'est-elle pas, parfois, un peu encombrante ? "Le scepticisme est inévitable", répond calmement Katia Gaika. "Nous faisons tout pour que les gens nous voient tels que nous sommes réellement, pour qu'ils changent leur vision des entreprises russes et surtout de ses start-up", ajoute-t-elle.La France, stratégique
Les relations avec la France sont un point important de la stratégie de Skolkovo. "Avec sa force historique dans les domaines du nucléaire, de l'aéronautique et des télécoms, la France dispose d'une expertise unique", précisait un communiqué russe lors de la visite de hauts responsables du centre, début juin à Paris. Des start-up françaises se rendront d'ailleurs à Moscou le 14 juin, nous précise une porte-parole, citant DoYouBuzz, ParisLabs ou encore Cintel.
Intel, Microsoft et Cisco Systems ont d'ores et déjà signé des partenariats de recherche. Ces trois géants américains donnent une première crédibilité internationale à Skolkovo. En dehors du pôle Technologies de l'information, le centre de recherche a quatre autres sous-directions : biomédecine, efficacité énergétique, espace et nucléaire. "Notre pôle nucléaire est focalisé sur l'imagerie médicale, il n'est pas question de développer des réacteurs ou des bombes", précise Katia Gaika. D'autres pôles high-tech existent en Europe, comme à Oulu en Finlande, ville berceau de Nokia.
lepoint.fr